Définition de EFFRONT, E,
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Prononciation : è-fron-té tée
DÉFINITIONS
1
Qui a du front, de l'impudence, qui ne rougit de rien. Une femme effrontée.J'approuve bien la modestie ; Je hais les amants effrontés
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Contre un amoureux.
Au mépris du bon sens, le burlesque effronté Trompa les yeux d'abord, plut par sa nouveauté
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Art p. I
On n'est point effronté par choix, mais par complexion
de Jean de LA BRUYÈRE dans VIII
Un diable, cornard effronté, Vilains, ici guette vos belles
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Contrat.
Effronté comme un page de cour, ou, simplement, comme un page, très effronté.
On dit encore : effronté comme un moineau.
2
Il se dit aussi des choses.Ce n'est pas que je croie en ces temps effrontés....
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. II
Et d'un zèle effronté couvrant son attentat
de Pierre CORNEILLE dans Cinna, IV, 3
Voyez quelle assurance en cet oeil effronté !
de Jean de ROTROU dans Antig. IV, 3
Ces douces Ménades.... Se font des mois entiers, sur un lit effronté, Traiter d'une visible et parfaite santé
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. X
J'abandonne ce traître à toute ta colère ; Étouffe dans son sang ses désirs effrontés
de Jean RACINE dans Phèd. IV, 2
Et mille autres encore, effrontés ornements, Serpentent sur son sein, pendent à ses oreilles ; Les arts pour l'embellir ont uni leurs merveilles
de Nicolas GILBERT dans XVIIIe siècle.
Luxe effronté
de Marie-Joseph CHÉNIER dans Gracques, I, 2
3
Nature : Substantivement. Un effronté. Une effrontée.Quoi Chrispe rira donc avec cette effrontée Du plaisir qu'elle a pris à m'avoir irritée ?
Qu'une jeune effrontée, une insolente esclave Vienne en ce lieu donner des frères à mes fils
de Jean de ROTROU dans Hercule mourant, II, 2
Hé ! la bonne effrontée !
Sectaire du XVIe siècle qui niait la personnalité du Saint-Esprit.
Nature : S. f. Effrontée, sorte d'ancienne coiffure de femme.
HISTORIQUE
1
XIIIe s.Qu'est-ce diable ? es-tu effrontés ! Quex gens nous as-tu ci contés ?
dans la Rose, 11125
2
XIVe s.En courages acoustumez à guerre et esfrontez par chevalerie
de Pierre BERCHEURE dans f° 13
3
XVIe s.Il disoit qu'il estoit bien effronté d'aller encore vestu de pourpre comme un roy
de Jacques AMYOT dans Pyrrhus, 59
ÉTYMOLOGIE
1
Ef- pour es- préfixe, et front, c'est-à-dire sans front, impudent ; provenç. esfrontat ; ital. sfrontato. L'ancienne langue avait le verbe esfronter, qui signifiait casser le front, la tête, et fig. décontenancer.